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ELKE DAEMMRICH
Christian Noorbergen Critique d'art, Troyes Texte du catalogue "Acquisitions 2015", Fondation Colas, Boulogne-Billancourt / Paris, 2015 L’arrière-monde enchanté d’Elke Daemmrich Elke Daemmrich éblouit l’espace. Elle tranche l’univers à la hache de ses vibrantes couleurs. Ses vives peintures sont autant de vitraux hallucinés, hallucinants de puissance et d’impact. Elle ose, comme on n’ose plus le faire, l’implacable célébration des pigments les plus fiévreux. Elle libère la matière originelle de notre imaginaire. Son art incandescent invente la transe flamboyante d’un scalpel mental fulgurant, âpre pourvoyeur de formes acérées qui s’affrontent, se bousculent et incantent l’étendue. D’une aile de papillon aux séductions de l’étoile de mer, infinis les passages en ce pays d’Eden inouï. L’art généreux d’Elke Daemmrich est celui d’un geyser créatif pulsionnel et chamanique. L’homme fragile, les éléments premiers, l’animal à prodiges, et l’insecte étrange et tout puissant font formidable vie partagée, archaïque, scabreuse, transgressive, chaotique et miraculeuse. La tension des couleurs, comme lavées par le temps, est poussée à l’extrême, et chaque peinture est un choc, une secousse, une sauvagerie. Une fenêtre sur la trans- figuration. Un seuil à franchir… Une énergie colossale, comme un torrent arrêté, saccage les inerties du monde. Elke Daemmrich affronte les fatigues de la mondanité. Elle crée à vif. Elle désaveugle. Elle invente à cru un prodigieux magma chromatique. Et comme on se noie dans ce magma. Comme on aime s’y noyer. Art et sidération, chez elle, ne font qu’un. L’univers, vierge de tout savoir et de toute culture, est comme remis à neuf, et recréé du dedans. Il retrouve une innocence absolue. On ne perçoit plus que les forces impensables d’un être en fusion, peut-être les traces abandonnées par l’être immense et lointain qui rêve en silence dans l’arrière-monde enchanté d’Elke Daemmrich. Ainsi, comme jamais vue, la terre parle une langue oubliée des hommes. retour Jill Conner Art Critic/Writer, Curator, New York, NY Elke Daemmrich won the Jill Conner Critic's Choice Award in the Manhattan Arts International New York "Celebrate The Healing Power of ART" juried competition, 2013, for her copper engraving "Bees". "Elke Daemmrich’s eloquent copper engraving “Bees” brings viewers up close to an evolving environmental issue that is currently central to sustainability. Daemmrich presents these vibrant insects within a nest of honeycomb and from multiple perspectives. The artist’s detailed renderings are so specific, layered and mesmerizing that the lack of color becomes an afterthought. The circular rhythm of representation keeps the eye moving throughout, examining bees up close and at a distance. Elke Daemmrich’s utilization of mixed perspectives give rise to an awareness of a life so miniscule yet profoundly significant. For Daemmrich, the truth is in the details." (Jill Conner is founder of AS | ARTISTS STUDIOS. She is also the New York Editor of Whitehot Magazine, Editor of On-Verge as well as a contributor to Afterimage, ArtUS, Art in America, Interview Magazine, Performance Art Journal and Sculpture Magazine. She has provided editorial assistance to Dorothea Rockburne.) retour Fréderic Noiret Directeur artistique Espace Eqart, Marciac Texte du catalogue de l'exposition personnelle d'Elke Daemmrich, à l'Espace Eqart - Galerie d'art, Marciac, Gers, 2013 La Femme cachée Elke Daemmrich - trouvant sans doute notre vieux monde trop morne - s'est faite exploratrice et peint des mondes à la mesure de sa soif d'aventures. Son univers, qui semble à première vue opposer la nature à l'humain et ne pouvoir être pénétré que par elle, nous attire pourtant de manière irrésistible. S'y lancer sans audace, c'est prendre le risque de n'y rien voir et n'y rien comprendre. La seule manière qui soit pour aborder l'art d'Elke Daemmrich est d'y plonger. La tête la première, mais les yeux grands ouverts. Et alors ? Oui, tu ne t'es pas trompé : ça pique, ça coupe, c'est rempli de plantes et d'insectes et même les fonds marins n'y sont pas cléments, malgré leur confondante lumière. Oui, te voilà bel et bien pris dans une tempête de formes et de couleurs trop brillamment chorégraphiées, pauvre petit être dépourvu d'antennes pour te guider et de pattes pour t'accrocher ! Secoué par des courants de bleus électriques, balloté dans ce formidable kaléidoscope, n'as-tu pas vu cette fleur magnifique et délicate qui te fais signe pour t'offrir un moment de répit au creux de son ventre ? Méfiant, il te semble voir flotter dans l'espace étroit de ses pétales, l'odeur sucrée du piège carnivore. Alors, file aveugler ton regard aux rouges impossibles des anémones et découvre soudain ce nageur intrépide qui s'élance avec une élégance rigide vers son étoile de mer. Ça y est, tu le vois ? Et ce puissant taureau qui s'avance à te cogner la face, ces guêpes immobiles au milieu desquelles il te faut avancer... Tu n'as plus peur ? Enfin libérés de leur terne carapace, tes yeux s'apprêtent alors à découvrir la Femme cachée. Et ses larmes. Si, dans les toiles d'Elke Daemmrich, la couleur éclate tant, à submerger nos sens et saturer notre vision, elle est cependant savamment ordonnée par une composition riche et rigoureuse. Ce soin apporté à la construction devient plus évident encore lorsque l'artiste aborde la gravure. Que ce soit à l'eau forte, à la pointe sèche ou au burin, le trait est incisif, précis et le foisonnement des formes poussé à son extrême, les couleurs ayant cèdé leur espace aux innombrables traits patiemment déposés dans l'épaisseur du cuivre. L'énergie que l'on sent considérable chez cette artiste et qui jaillit avec force dans sa belle peinture, ne faiblit jamais au cours de ce véritable exercice de patience qu'est la gravure. Dans ses toiles comme dans ses gravures, à travers des thèmes aussi variés que la tauromachie, la botanique ou les thèmes brûlants de l'actualité, Elke fait se rencontrer force et sensualité, avec un talent qui signe une expérience de tous les sens. retour Claude-Henri Bartoli Texte de l'exposition personnelle d'Elke Daemmrich, à l'Espace d'art contemporain - Maison des arts, Bédarieux, Herault, 2009 Elke Daemmrich ou des épines dans la beauté Lorsque l'amateur rencontre pour la première fois les oeuvres d'Elke Daemmrich, c'est dans un premier temps une énorme surprise, un peu comme celle du voyageur montant dans un train à Paris et ouvrant les yeux à Juan-les-Pins, au bord de la Méditerranée, un jour d'été et de grand soleil. Cet éblouissement qui, chacun le sait, empêche de voir, disparaît avec l'accoutumance de l'oeil, c'est alors que commence un lent travail de mise en ordre de ces feux d'artifices intenses, une lisibilité qui n'apparaît pas de prime abord, donne son sens à cette débauche de traits, de couleurs devenues formes. Dans cette jungle de signes prédominent des formes piquantes, des poignards lumineux, des turgescences fort érotiques... Le répertoire animalier au travers des taureaux, des crevettes, criquets, sauterelles, homards, poulpes, langoustes, avec pinces ou cornus, griffus, semble inviter un festin barbare et cannibale, où les fleurs elles-mêmes sont carnivores. Cette sarabande "panique" qui anime l'espace des toiles, comme si pour cette artiste venue du froid, le MUR avait soudain explosé libérant un arc-en-ciel... Cette leçon d'hédonisme nous sera salutaire, revivifiant, contre la médiocrité du temps, contre les stéréotypes de l'époque, une bouffée violente d'air... Ici tout peut se produire, le beau comme son contraire, la rencontre d'énergies si contradictoire est possible... voulue, exigée, rendue possible. Alors dans le bouquet que vous propose cette exposition, prenez votre part en faisant bien attention aux épines. Note : Elke Daemmrich expose depuis 1988, plus de 100 expositions internationales jalonnent un parcours singulier... retour Jean Gabriel Jonin auteur et artiste, Cordes sur Ciel Texte de l'exposition personnelle d'Elke Daemmrich au Musée d'art moderne et contemporain, Cordes sur Ciel, 2007 Dans son Allemagne de l'Est, Elke Daemmrich fut naturellement confrontée au mouvement expressionniste "Die Brücke" apparenté au fauvisme français. Puis elle participa au groupe "Le cavalier bleu de Leipzig", issu du Blaue Reiter (Cavalier bleu) initié par Kandinsky et Franz Marc. De ces mouvements, elle a retenu une part de la philosophie à savoir: - que la couleur, au même titre que la forme, peut évoquer par elle-même le mouvement et le rythme. - que le "sens giratoire" de couleurs, cher à Delaunay, conduit aux couleurs pures qui signifient moins au niveau de l'objet qu'au niveau du contenu et de l'expression. Sa découverte de la Provence de Van Gogh, de la lumière du Sud de la France, puis des courses où taureaux et humains s'affrontent, jusqu'au drame qu'elle vit dans l'arène de Séville, l'ont conduite à une expression personnelle et originale. Le monde est une arène, rond comme une arène, où se mène le combat de la vie, aussi bien dans le règne humain que dans le règne animal et le règne végétal. A la lance du picador et à l'épée du torero, correspondent les rostres des homards et écrevisses, les trompes des insectes qui s'assouvissent dans les fleurs. L'oeil de l'artiste affronte l'oeil de ses semblables à travers celui du torero, l'oeil multiple de l'insecte, l'oeil ouvert de la corolle offerte, l'oeil du monde. Tous ronds comme le monde est rond, emporté dans une ronde spiralée dont l'issue réclame une apocalypse (au sens de révélation, révélation d'une catastrophe aussi bien que révélation d'un monde en harmonie). Comme l'a dit un historien de l'art, "Toute oeuvre d'art, comme toute intelligence est et ne peut être qu'un monde en raccourci. "C'est ce monde en raccourci que la sensibilité d'Elke Daemmrich nous offre. Ce monde en huis clos où la vie, assaillie de dards de toute sorte, tourbillonne dans les méandres. Pour le peindre, elle refuse le haut et le bas (voyez la gravure de l'Enfer et du Paradis : il y a de l'enfer dans le paradis et du paradis dans l'enfer). Dans les toiles peintes, ce monde elle l'habille de couleurs, de lumière. Sans doute pour le mettre en harmonie, parce que, malgré tout, la vie est belle. retour Paul Quilès Maire de Cordes sur Ciel et ancien ministre Discours du vernissage de l’exposition d’Elke Daemmrich au MAMC, le 31 mars 2007 Le Musée d’Art Moderne et Contemporain accueille aujourd’hui Elke Daemmrich qui partage son temps entre l’Allemagne et la France. Née à Dresde, en Allemagne de l’Est, Elke Daemmrich expose pour le première fois, en 1988 juste avant la chute du mur de Berlin. En 1993 elle obtient une bourse qui lui permet un séjour de travail artistique en Provence. Elle découvre la lumière du sud, la culture française, les courses de taureaux d’Arles. L’année suivante elle achète dans le Gers, au village de Tournecoupe, une maison qui fut celle d’un archevêque d’Albi, née au 19ème siècle. En 1997, du haut des gradins de l’arène de Séville elle assiste à sa première corrida qui tourne au drame. Le toro fonce sur le torero, lui arrache son habit de lumière, lui broie la joue, lui crève un œil. Elke vit le drame et sait que désormais sa peinture ne sera plus jamais comme avant. Suit toute une série de toiles sur lesquelles le taureau est omniprésent. Mais ce ne sont pas des corridas. L’affrontement de l’homme et de la bête n’est que le prétexte pour peindre le combat dans l’arène de la vie. La liste des expositions d’Elke est impressionnante. Depuis 1988, plus de 100 expositions personnelles et collectives en France, en Allemagne, au Luxembourg, en Espagne : en vrac, Dresde, Toulouse, Bordeaux, Agen, Castres, Auch, Bilbao, Arles, Bayonne, Saragosse, Paris, Leipzig, Trèves, Cologne, Bonn, Barcelone, Berlin. Cela représente quatre à cinq expositions par an à travers l’Europe. On pourrait se demander à quel moment elle s’arrête pour peindre ! Une telle activité révèle une énergie, une volonté, un courage, en un mot un appétit féroce. Cette force de vie qui l’habite se révèle dans ses œuvres peintes : mouvement tourbillonnant, rythme enflammé, couleurs véhémentes, et dans ses gravures la fougue du trait envahissant. Son appétit de vie lui fait remplir la surface jusque dans les interstices. Nul vide, nulle plage vierge, la toile est saturée d’un labyrinthe éclatant d’où l’on échappe seulement en changeant de plan de vision. Si l’on accepte de pénétrer dans l’imaginaire d’Elke Daemmrich, on découvre qu’elle peint la complexité de ce monde dans lequel on vit, la complexité de la vie même qui affronte durement le rêve à la réalité. Parce qu’elle aime la vie, elle l’habille de couleurs pures et lumineuses mais qui sont à la fois crues et provocantes pour révéler la lutte qu’elle impose. Je ne saurais mieux dire que Françoise Hoddé qui écrivit dans le catalogue de l’exposition d’Elke Daemmrich à Saragosse en 2002 : « Ses toiles peintes sont comme des « habits de lumière » qui, loin de se limiter à une réussite formaliste chromatique, portent en filigrane l’effrayante et hallucinante beauté de la vie. Elle a l’originalité et le courage de réactualiser les grands mythes fondateurs qui structurent notre imaginaire et nous permettent de construire harmonieusement notre rapport au monde. » retour Reine Serrano Texte de l'exposition personnelle d'Elke Daemmrich, à la Mirondela dels Arts, Hôtel des Barons de Lacoste, Pézenas, Hérault, 2008 Des rouges qui flambent et des orangés qui affolent, des jaunes qui saignent puis se transmutent en or, des bleus qui majorellent ou qui outrent la mer, des verts qui palpitent au champ ou dans l'arène, tel est l'univers pétulant de couleurs que nous propose Elke Daemmrich, femme du Nord. Dans l'imaginaire de l'artiste, née dans l'ancienne Allemagne de l'est et qui connut l'ère du rideau de fer, le ciel et le silence plombés, rien ne semble plus exaltant que le sud sous le soleil d'été. L'heure, dans ces contrées, est à la joie, à la vie et à l'amour. C'est du moins ce que le peintre suggère à travers le rythme enfiévré de ses camaïeux, la profusion de ses fleurs, l'abondance de ses insectes. Avec humour, malice et un semblant de canaillerie dans l'oeil, Elke Daemmrich s'est attachée à peindre l'effusion de la faune et de la flor dans la nature, à graver un insolite jardin de délices dans lequel tout un petit monde frémit, vibre, s'agite et se réjouit. Ici une grenouille joue au caméléon à côté d'un lézard qui flirte avec un papillon; là deux fourmis copulent sur le dard d'une libellule; plus loin un homard en pince pour un étrange grillon. En fait ce piquant bestiaire d'où surgissent parfois des corps tronqués, des becs de perroquets, des pattes de gecko des plumes et des griffes d'oiseaux, est, me semble-t-il, un clin d'oeil discret et amusé en direction du passé et de l'univers imaginé par Jérôme Bosch; mais si le peintre renaissant n'a pas manqué de l'inspirer dans sa recherche d'une sorte de paradis sur terre, il ne l'a pas convaincue d'être l'otage de l'enfer même si la mort, ici comme en ailleurs, s'invite à la fête; Elke Daemmrich vous incite d'ailleurs à la surprendre, rôdant furtive et symbolique dans les massifs de fleurs sous les traits de méduse, dans l'épée du matador, la voracité du Minotaure et les terrifiantes apocalypses qu'elle s'est plu à travailler, au burin et en orfèvre, à la manière d'Albrecht Dürer. Mais gardons nous de nous méprendre! Par la fougue de son tempérament, l'allégresse chargeant ses couleurs et le subtil érotisme qui traverse son art et qui est, selon Georges Bataille, "l'approbation de la vie jusqu'à la mort", Elke Daemmrich sait avant foudroyer l'anxiété et notre sens du péché. retour Jean Louis Augé Conservateur en Chef des Musées Goya et Jean Jaurès, Castres Texte du catalogue Elke Daemmrich, "Los toros", exposition personnelle au Musée Goya, Castres, 1999 Nous devons à Pierre Barousse, Conservateur Honoraire du Musée Ingres, d'avoir rencontré Elke Daemmrich voici deux an. D'emblée ce qui paraissait séduisant dans sa manière de travailler était la couleur, la liberté des formes issue du géométrique d'abord puis d'une réfé- rence aux grands maîtres comme Pontormo. Surprenantes couleurs où l'alliance chromatique avait cela d'étrange qu'il nous fallait admettre des associations tonales très audacieuses qui d'habitude peuvent déranger. A priori le parcours d'Elke Daemmrich, s'il avait déjà briévement revisité la Provence de Van Gogh, ne pouvait pas de façon immédiate s'attacher à Goya. Elke Daemmrich était peintre, certes, mais ne pratiquait pas la gravure. La démarche fut donc double: se consacrer au thème de la Tauromachie et apprendre la gravure. Le résultat demeure étonnant. Quelle redoutable confrontation que celle du maître aragonais! Par un singulier hasard, Peter Lörincz, allemand lui aussi, vient de précéder Elke Daemmrich nous offrant son interprétation élégante et humoristique de l'oeuvre goyesque. Tous deux se sont rendus en Espagne ; Elke Daemmrich en particulier à Madrid et Séville où, dans l'arène, elle a vu les combats. Selon ses propres dires, la Tauromachie lui paraissait répréhensible ; désormais, au-délà du spectacle lui-même et sans le justifier, elle en mesure la complexité humaine, la terrible vérité imaginaire que font de ce cruel ballet un symbole immémorial. Dans nos rêves courent des taureaux flamboyants, les visions du courage, de l'amour conquérant, de la mort et de l'échec. Le monde onirique créé par Elke Daemmrich n'est pas autre chose que cette minutieuse introspection dans la vaste arène de la vie si âpre, quand il faut observer connaître, souffrir de ce qui nous blesse et le taureau n'est pas toujours celui qui représente le trépas. Ses oeuvres n'ont pas de sens, pourrait-on dire et elles se lisent dans tous les sens malgré leur évidente construction en plans successifs. Mais au-delà de l'accumulation de figurations toujours fortes, il faut applaudir l'effort technique : en si peu de temps, oeuvrer de la sorte, avec frénésie et attention, avec courage, ne peut que porter ses fruits. Le gravures d'Elke Daemmrich sont le reflet de sa peinture ; on y sent l'amour des effets, du relief, la minutie du burin, la même attention à traduire ces bouquets puissants et symbolique. Outre l'emploi de cuivres des grandes dimensions, elle a su observer chez Goya tout le questionnement face aux réalités et transposer grâce à sa propre sensibilité l'image unique en une multiplicité d'images. Il est ainsi de toutes les images, de toutes les questions, de tous les paysages, de toute pensée riche d'observation : l'unique est multiple. retour Serge Airoldi Dax, 1999 Texte du catalogue Elke Daemmrich, "Los toros", exposition personnelle au Musée Goya, Castres, 1999 Dans l'oeil du toro Le 8 avril 1997, Elke Daemmrich assistait à sa toute première corrida, du haut des tendidos de la Maestranza de Séville. Ce jour-là, un torero révolté -il avait fait une grève de la faim pour être présent au cartel- décida de défier son adversaire. Le maestro s'agenouilla face au toril, la cape en éventail devant son corps réduit à un tronc sans jambe. Le toro, pensionnaire de la ganaderia de Tomas Prieto de la Cal surgit comme une météorite préhistorique des ténèbres de son chiquero et emporta l'habit de lumière de Franco Cardeño. Le fauve le défigura, broya sa joue, creva son oeil. Et Elke vit ce drame. Une de ces toile témoigne de cette tragédie. Elle s'intitule "L'accident de Franco Cardeño" et met en scène un toro solaire, un toro de feu, un toro de fuego. Un toro toujours brocho. Les cornes en demi-lune. L'animal sauvage regarde son monde avec un petit oeil noir de mauvais rat. C'est un toro qui tue et à l'évidence, un toro de crucifixion. Une croix partage d'ailleurs la toile entre quatre zones comme autant de querencias, ces lieux imaginaires de l'arène où d'instinct, le toro se sent en sécurité. Seulement voilà. Dans le travail d'Elke, la sécurité est une illusion taillée dans le même drap que la cape du torero, ce leurre pour tromper l'animal fou. Dans les toiles d'Elke nous sommes soudain dans l'oeil du toro et pire encore, dangereusement exposés à sa course, tantôt rectiligne, tantôt circulaire. En tauromachie, le cercle est roi : dans l'arène, dans l'oeil facial de l'homme, autour du compas que forment ses jambes, dans l'oeil latéral de l'animal et dans l'art de s'envelopper autour du cornu. Dans la peinture d'Elke aussi, le rond hypnotise. Ses cercles, eux, sont annonciateurs de malheurs bien plus catastrophiques encore. Parce que dans l'oeil du fourbe noir comme dans celui d'Elke, si le monde tourne rond, c'est pour dire qu'il va mal. Regardez donc son "Nimeño II". L'oeuvre rapporte bien sûr l'histoire insupportable du suicide de celui qui un jour tournoya dans les airs, au-dessus d'autres cornes meurtrières. Or, le coeur du tableau est cette roue du fauteuil dans lequel le sublime Christian Montcouquiol finit ses jours, paralysé. Cette roue tourne rond pour conduire un homme à la mort. Cette roue ressemble comme une soeur jumelle au symbole que les Gitans dessinent sur leur drapeau. Cette roue est le cercle clos de l'errance et du destin funeste. Le huis clos du coup de corne autour duquel la vie tourbillonne soudain comme un cyclone tropical où s'engloutissent les faibles comme les valeureux. Ainsi va donc le monde dans les méandres picturaux d'Elke. Voyez encore ces yeux de fin des temps parmi les spectateurs de "L'Etudiant de Falces", un hommage au "Diestrisimo estudiante de Falces" peint par Goya. Voyez aussi ces deux grands yeux bleus de l'animal rageur perdu dans un océan de violence. Voyez dans les "Scènes de Tauromachie", ces flots de sperme dont les gouttes giclent en rafale du sexe des bestiaux comme des larmes couleraient sur des joues d'homme. Regardez encore les broderies de l'habit du picador. Elles aussi annoncent avec une délicate rondeur une pique profonde, le diamant de la corne dans la chair du torero. Observez enfin le ventre rond de cette femme renversée dans "Le torero". Ses seins et son abdomen fréquentent avec témérité les dards qui n'enfantent jamais. Cette femme est une victime expiatoire. Le vieux torero, le héros de cette toile, ne l'ingnore pas. Ses yeux comme des amandes sèches ont vu le monde entier. Il attend et il voit. Il voit à la fois ceux qui osent affronter son regard et ceux qui jettent un oeil sur la planète du haut du tableau. Avec son anneau, cette planète fait un clin d'oeil à l'astre Saturne, à Saturne dévorant ses enfants peint par Goya, aux Saturnales peut-être dont on sait que les Romains les fêtaient pour rappeler à eux l'Age d'Or. En vain bien sûr. Car les Saturnales n'étaient que désordre et licence, semblables en cela au rouge et jaune cadmium, au bleu outremer, au violet de cobalt et au vert chrome d'Elke. Cette sarabande de couleurs de chef indien sur le sentier de la guerre exclut le blanc et le noir. Elke ne les appelle jamais au secours. Ces couleurs-là, c'est vrai, débutent et finissent quelque situation, colorent quelque sentiment. Elle sont comme un baptême ou un deuil. Elles n'existent que dans une certaine idée du rituel. Rien de tout cela dans la grande roue d'Elke. Pas de sentiment, pas de rituel, pas de hésitation. Le bûcher flambe et les démons entrent dans la danse de Saint-Gui. Saturne, le dieu du temps règne sur cette panique universelle et sur ces tourments. Le temps passe à sa portée et Saturne le dévore. Sans appétit cependant. Simplement pour éprouver sa tentation carnassière. Ainsi, rien ne change jamais dans la ronde macabre des travaux et des jours. C'est ce que semble dire Goya dont une gravure d'Elke rend hommage à l'autoportrait du peintre réalisé vers 1800 et exposé à Castres. Goya fixe l'après-demain derrière ses lunettes rondes. La boucle tourne en boucle. Elke peint et accomplit aussi des gravures sur cuivre au burin ou à la pointe sèche. Pendant ce temps, une oeuvre naît au fond du Gers où vit l'artiste. Son travail naît à peine et pourtant, il est déjà vieux de mille ans dans sa façon d'explorer les secrets de l'Apocalypse, un thème qu'elle affectionne. C'est pour Elke une façon de faire dire à ses toros, à ses héros déchiquetés par les cornes, à ses spectateurs étêtés: "Nous sommes l'Alpha et l'Oméga. Nous sommes des débuts et des fins sans jamais de commence- ments ni d'aboutissements possibles. Nous sommes des grains de sable qui crissons sous les sabots. Nous sommes des animaux furieux qui déboulons dans une bulle ouverte sous un ciel rond. Nous sommes des ahuris devant lequels un diable lumineux retire le voile." C'est la traduction du mot grec "apocaluptein". "Un diable retire le voile donc et soudain le monde se révèle à nos naseaux enragés...juste avant que l'on ne meure sous une épée." Ainsi vont la tauromachie, les toiles et les gravures d'Elke. Ainsi le fer qui marque le cuir des toros de Tomas Prieto de la Cal traverse-t-il le temps. Ce fer représente un cercle que perce un "v" à l'envers, comme une épine crèverait soudain une bulle de savon, un oeil, une vie de torero. Ainsi va donc le monde. Toujours en rond. Toujours obnubilé par son centre, son pauvre diamètre et la limite de sa circonférence. Elke aime dire: "Le rond, c'est la forme la moins intellectuelle. Le rond, c'est les tripes qu'il faut avoir pour continuer à vivre." Alors vivons donc! Et que nos épaules arrondies par le fardeau essaient au moins de s'habiller de lumière. retour Françoise Hoddé Texte du catalogue de l'exposition personnelle d'Elke Daemmrich, "Pinturas", Galerie de l'Escuela de Arte, Zaragoza, Espagne, 2002 Entre révélation et aveuglement De même que la vision est obligée de glisser de détail en détail pour finalement construire son objet dans la totalité, Elke Daemmrich part d’une idée maîtresse qui la guide, et sans dessin préparatoire, avance par progression topologique sur la toile, avec un art de l’enchaînement qui pourrait parfois s’apparenter à un automatisme graphique. Et puis, après avoir exploré méticuleusement les 4 points cardinaux de la toile, les touches additionnelles, des accents, les contre points chromatiques ou formels viendront équilibrer la scène ou soutenir la vibration d’ensemble. Elke Daemmrich aboutit dès lors à des vues d’ensemble de scènes si grouillantes des formes qu’un temps d’accommodation est nécessaire pour savoir s’il s’agit d’une vision microscopique ou macrocosmique, si nous nous situons au dedans ou au dehors du corps, de la forme. Il est en effet difficile de distinguer les personnages d’un éventuel décor et les personnages entre eux. D’autant que ceux-ci, présentés entiers ou fragmentés, ont tous une taille et une direction différentes et que les compositions ne nous permettent pas de situer la ligne d’horizon qui ordonnerait ce monde. Il en résulte en espace indifférencié d’ailleurs renforcé par le caractère flamboyant des formes. La profusion formelle et la dispersion chromatique qui caractérisent les œuvres de l’artiste pourraient leur conférer un aspect fusionnel ou même confusionnel. Or, le schéma cruciforme qui structure souvent les compositions crée une dualité qui vient dynamiser cet apparent désordre. La croix, si elle tranche, a aussi la propriété de relier, par ses branches, les orienta- tions opposées pour former une totalité. Et que les énergies circulent du bas vers le haut, ou encore en ellipse, les formes et les forces en présence tissent un espace multidirectionnel, traversé de vibrations ondulatoires dont on ne sait d’ailleurs si le flux est liquide, cosmique ou souterrain. La complexité et l’originalité de l’organisation des figures donne une dimension sauvage à cette expansion en apparence aléatoire, à cette coulée magmatique où chaque figure semble générer la suivante dans un espace finalement continu, analogique comme la pensée. Et on ressent comme une sève flamboyante qui circule d’une forme à l’autre, qui rappelle l’irrigation, les ramifications de l’arbre en tant qu’axe du monde. Le cadre (souvent proche du carré, donc très équilibré et terrien) vient brutalement stopper ce flux. On notera à ce propos, comment celui-ci privilégie la césure des formes par le bord inférieur. Comme si le travail du peintre consistait à partir des réalités terrestres pour accéder aux visions supérieures. (La révélation est en haut, l’aveuglement en bas…) Dans l’arène se joue le sacré. Acrobates de la pensée ou de l’arène de la vie, les multiples petits personnages s’articulent autour de grandes figures majeures (souvent liées à la mort) selon une mise en scène et des perspectives qui n’ont rien de conventionnel. En effet Elke Daemmrich combine avec beaucoup de personnalité et de force expressive les vues plongeantes, les vues frontales, les raccourcis, les points de vue multiples, les perspectives isométriques ou coniques, les successions de plans suggérant une profondeur (aussitôt contredite par une distribution des figures en registres superposés ou en pavage). La combinaison de ces systèmes de représentation de l’espace réel nous projette dans un espace plus mental, plus intériorisé, celui de la représentation elle-même. Dès lors, on passe de la vision à la perception, à l’appropriation intériorisée du monde, celle d’Elke Daemmrich. « Connaître, c’est manger des yeux. » Jean-Paul Sartre (dans « L’être et le Néant » Ed. Gallimard (1943) pp. 666-668) Mais, poursuit-il, « le connu demeure (…) tout entier digéré et cependant tout entier dehors ». Cette réflexion ne peut-elle pas traduire aussi le paradoxe tragique de tous le peintres ? Et une des problématiques esthétiques d’Elke Daemmrich, la dissolution du dedans et du dehors ? Ainsi, on peut remarquer que dans son œuvre, la lumière et partout, à l’intérieur de la matière comme à l’extérieur. Elle est la couleur. Elle est la forme. Elle est le sens. Et le rouge envahissant est celui de la matrice révélée. D’ailleurs, ne trouve-t-on pas plus loin dans le propos de Sartre, la proposition suivante : « Cette synthèse impossible de l’assimilation et de l’intégrité se rejoint dans ses racines les plus profondes, avec les tendances fondamentales de la sexualité ». La multitude de détails fictifs qui composent les œuvres d’Elke Daemmrich et qui sont abordés avec la minutie d’une exploration scientifique de la matière, nous amène à saisir la figure et l’espace qui l’environne dans une globalité, nous plonge ainsi dans un sentiment paradoxal, momentanément perturbateur. En effet, on ne sait si l’on jouit de se fondre dans la grande union cosmique ou si l’on jouit de participer au processus de division qui nous extirpe du magma originel. Où et quand nous situons-nous ? A l’origine ou à la fin d’un monde ? Elke Daemmrich nous montre qu’elle s’est appropriée instinctivement les grands mythes fondateurs et ses œuvres nous invitent dans un processus alchimique de transformation (du feu et du liquide). L’artiste, en réactualisant la représentation des grands cycles de la vie et da la mort, nous rappelle le mystère fondamental de l’incarnation d’ou peut-être encore une fois, la teneur matricielle de son œuvre. Quel est le secret de l’apparition de la vie dans la matière ? N’est-ce pas cette question qui est à la base de la création artistique et qui a souvent, dans l’histoire, rapproché l’art et la magie ? Quel est le mystère de la présence de l’œuvre d’art ? Le séries tauromachiques d’Elke Daemmrich nous parlent de la conscience d’être sur le mode tragique (« La mort du torero », « La mort de Pepe Illo », « L’accident de Franco Cardeño », « Tauromachie », « La chute », « Le paradis et l’enfer », « Toros d’Apocalypse »…) L’espace y est construit de façon complexe et instable, multidirectionnel. La série « Victoire », « Résurrection », « Adam et Eve »… nous parle d’un mode d’existence plus apaisé. Les personnages humains y sont plus nombreux, se présentant souvent frontalement et dans l’axe vertical. L’espace y est construit de façon plus frontale et les disproportions y sont expressionnistes. Quelque en soit la raison choisie, les mondes inventés par Elke Daemmrich sont tous denses, prolifères, luxuriants, chaque scène est une explosion de formes et de couleurs, un brasier (même sa vision du paradis est infernale). Des couleurs « à feu et à sang » Peut-on comprendre en ce sens l’embrasement chromatique des peintures d’Elke Daemmrich, ces couleurs « à feu et à sang » qui délimitent une gamme où tous les contraires fusionnent, qui définissent les formes autant qu’elles les brouillent. Le sang de la vie se mêlent au sang de la mort. Les rouges associés aux jaunes ne peuvent qu’évoquer le feu : -celui de la purification, da la renaissance, de la passion (souffrance, désir et extase) et donc du sacrifice. -Celui de la palpitation de la vie, de la création, de la chair mise à nue, hypersensible, écorchée vive. De cette chair retournée qui expose l’intérieur à l’extérieur et qui brûle à la lumière. Cette hypersensibilité chromatique qui lui fait opposer avec violence (à cause de leur degré de saturation) un bleu des plus électriques à un rouge des plus sanguins révèle une vision du monde qui semble si situer aux limites du perceptible (ultraviolet et infrarouge). Encore une histoire de vision et de cécité… Les démarches de Delaunay et des Futuristes ne questionnaient-elles pas déjà en particulier les phénomènes de la vision, de la couleur et de la lumière ? Les œuvres qui nous intéressent ici ont le mérite de relier ce questionnement à une quête ancestrale moins formaliste. Nous comprenons mieux désormais l’enracinement de l’œuvre d’Elke Daemmrich dans le réper- toire symbolique universel et la répétition de certains motifs. Si la symbolique solaire est mise en évidence par la couleur, elle l’est aussi par les figures : celle récurrentes du cercle (soleil, astres, spirale, arène, chapeau, pomme), de l’œil (et des lunettes) et bien sûr du taureau (objet universel du culte ou de sacrifice solaires depuis la nuit des temps. Ex : Mithra) L’association même de ces trois motifs : l’œil, le soleil et le taureau semble remonter aux origines de la représentation : fusion œil/corne des peintures rupestres espagnoles, attribut de la déesse égyptienne du ciel Hathor (corne enserrant un soleil)… Le langage courant lui-même véhicule cette filiation (regard brûlant, regard lumineux…). L’œil, le soleil et le taureau L’œil est un symbole sacré. Dans l’Egypte ancienne où il est particulièrement important, il est de nature ignée, il y est source de connaissance et de fécondité. Il est d’ailleurs parfois figuré comme un soleil dans les représentations très anciennes et inversement (Horus) ou à l’intérieur du soleil comme dans l’iconographie chrétienne. Chez Elke Daemmrich, les yeux (asymétriques par la taille, la forme, la couleur), sont partout. Grands ou petits, parfois mi-clos (ceux des personnages humains), généralement écarquillés (comme ceux de ses taureaux dont il semble qu’ils ne pourront plus jamais se fermer) ils semblent traduire différents degrés d’ouverture au monde : l’éblouissement, l’hallucination, le choc visionnaire, le retrait, l’acceptation… L’œil est bien, avec le sexe féminin, le lieu le plus marquant de la relation entre le monde du dedans et le monde du dehors. L’œil englobe même le taureau (dans « Minotaure et la femme qui enfante des taureaux »), dans la mesure où l’animal se trouve constitué de spires rappelant celles utilisées pour les yeux par Elke Daemmrich. Le soleil aux yeux qui l’affrontent provoque l’éblouissement et pire, la brûlure (d’où les lunettes qui permettent de mieux voir mais aussi de protéger d’un excès de lumière). Autant dire qu’ils sont antinomiques et pourtant participent d’un même enjeu symbolique (les indiens ne parlent -ils pas de « l’œil de feu » à propos de 3ème œil ?) L’œil est le condensé même de la clairvoyance, il est lié au pouvoir, à la puissance (comme l’œil égyptien d’Udschat) mais la cécité tout autant peut être le prix de la vraie connaissance (ainsi le devin grec d’Apollon : le prêtre Tirésias) ou le résultat d’une connaissance qui aveugle. Quel est donc l‘ »aveuglement-révélation » dont semble être l’objet les taureaux d’Elke Daemmrich ? Le passage brutal à la lumière (de l’arène) crée-t-elle la stupeur d’une intuition de la finitude de la matière ? La spirale de l’œil du taureau semble effectivement relier brutalement la cause et la fin. A moins qu’à un autre niveau, l’affrontement ne serve à stimuler l’esprit mâle, combatif et fécond et par là, les puissances élémentaires du sang ? Dans le culte mithriaque, le taureau, lorsqu’il était égorgé n’était-il pas créateur de vie ? La puissance créatrice de l’art n’a d’égal que celle de la femme, portée méta-phoriquement par la figure ancestrale du taureau. Si non, pourquoi cette figure aurait-elle tant fasciné Picasso ? (1) L’artiste en affrontant ses montres intérieurs accède à un degré supérieur de connaissance et de création. Il sublime dans l’art ce qui se joue dans l’arène. Elke Daemmrich concilie les différents états de la création. Ses toiles peintes sont comme des « habits de lumière » qui, loin de se limiter à une réussite for- maliste chromatique, portent en filigrane l’effrayante et hallucinante beauté de la vie. Elle à l’originalité et le courage de réactualiser ces grands mythes fondateurs qui structurent notre imaginaire et nous permettent de construire harmonieusement notre rapport au monde. (1) la gravure du Musée Picasso de Paris : « Minotuare aveugle guidé par Marie-Thérèse aux pigeons dans une nuit étoilée » (1934-1935) est éloquente. retour Copyright by Elke Daemmrich |
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